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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 13:43

(1) Dans le calembour nulos, vous me donnerez le premier prix, je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher.

 

Faut le faire comment ? de raconter quand c'est arrivé et qu'est-ce qui s'est passé

 

Dans un passé simple mais assez composé je vous avais raconté l'arrivée de Seznec à Morlaix, dans la nuit d'un dimanche de mai, vue par Marie Jeanne. Mais telle que je l'imaginais, sans connaitre les révélations de son fils...

 

Maintenant, je peux inverser pas mal de trucs, et vous la faire, toujours à travers les yeux de Marie Jeanne et pas dans les bras de Guillaume.

 

Bon, allez, en place. On y va !

 

 

Toutes des vieilles biques puantes

Des jalouses, des merdeuses

Qui font rien que de loucher au dessus des murs pour voir ce qui se passe chez nous

et qui disent que ceci

et qui disent que cela

Des menteries, des vilénies qui puent comme leurs chattes froides et raidies par l'inaction

Et le Pierre, ce petit gros rondouillard et replet, qui sent l'eau de lavande et le cuir beurré, qui fait ses ronds de jambe, ses giries et son trou du cul de politicien.

Lui, il me sort par les yeux, les trous de nez et les oreilles.

Y met les nerfs,

oui, les nerfs.

J'y foutrais bien mon parapluie quelque part.....jusqu'à le faire péter.

 

Et puis voila. A neuf heures, ce matin, le Pierre qui rentre dans la maison.

 

Moi, en chemise, je venais de me lever, je faisais du café en bavassant avec Angèle sur le soleil et le beau temps du jour. Guillaume, le petit, il était déjà parti dans le jardin, à courir avec les chiens. Gambader dehors, c'est tout ce qu'il aime faire. Insouciant.

Quéméneur frappe et entre. Comme souvent. Pas vraiment gêné. L’œil souriant, la plaisanterie à la bouche, la bonne-humeur en devanture éternelle de son éternelle boutique.

Moi, je me drape dans mon châle et me précipite pour aller m'habiller un peu plus

Mais lui :

-Pa besoin de coiffe, Marie Jeanne, ce matin , c'est du tout simple. C'est un jour d'exceptionnel printemps. C'est déjà comme l'été. Tout en fleur , tout en odeur. Tout va si bien. C'est comme le bonheur...

Et moi qui me demande qu'est-ce que ça veut dire tout ça...

Et qui le lui demande

 

Voila, Marie Jeanne. Hier, j'étais à Paris, pour ces affaires de voitures. Mais surtout pour une autre affaire. Je l'ai dit à personne. Même pas à Seznec.

Une affaire ou je vais être directeur de banque,

Patron de la banque, à Landerneau

Une affaire.

Banque Privée Coloniale.

Vous vous rendez compte, Marie Jeanne, une banque très importante, plein de ressource, qui gère des tas de capitaux et on aura la main sur des tas d'investissements, des investissements énormes, des capitaux...

Fini le petit commerce du bois, des alcools, là, c'est des investissements énormes.

 

Moi, franchement, ça m'a fait plutôt l'effet d'un grand rien du tout. Je voyais pas ce qu'il voulait dire.

Et dans la foulée, je lui ai demandé

- Et Plourivo ?

-Plourivo, qu'il m'a répondu. C'est bon, je vous l'ai vendu. Guillaume m'a donné les dollars. Vous l'aurez en Septembre. Vous irez dès cet été.

Et puis, je lui aurais des prêts, à la banque...

 

Dans l'euphorie, il s'est approché, m'a pris la main, il s'est approché de plus en plus. Son haleine me pénétrait dans le nez, dans la tête. Une haleine aigre, à peine entamée par les sucreries à la menthe qu'il avait dû avaler juste avant. Ça me dérangeait, ça m'exaspérait,  la menthe, la lavande, l'aigre des dents pourries sous l'or qui inondait son sourire vicelard.

Tout me poussait à le vomir.

Soudain, il a posé une main velue sur mon sein.

Je ne sais plus ce que j'ai hurlé.

Mais j'ai hurlé encore et encore.

Un cri immense de dégoût, pour l’expulser de moi, de ma vie , de ma conscience.

Quand on se culbute, avec Guillaume, je m'ouvre immense, je me l'engloutie entier, je me l'avale et je me l'enfouie en moi, et le garde complètement.

Là, c'était exactement l'inverse. Je rejetais , par ce cri, tout ce qui m'effrayais me rebutais de ce gnome que les mégères du voisinage voulaient accrocher à ma vertu.

Je criais

et je criais encore et encore

Ma cervelle éclatait sous le bruit intérieur. Mes oreilles grondaient comme le roulement du torrent de l'enfer.Et, surtout, mon sexe se consumait d'un froid gigantesque. Je serrais désespérément mes cuisses. Elles s'écrasaient l'une contre l'autre et mon cerveau s'unissait à elles dans un geste de repli, de défense désespéré.

Je criais toujours

et encore

Mes larmes

Mes Yeux

Je ne sais plus très bien...

Mais maintenant je me vois

Des tremblements

des hoquets

des baves

des vomissements

encore des hoquets

des éblouissements

une fièvre intense

un froid immense

 

Angèle me tient la main

Elle aussi pleure

 

Tout m'est échappé...

 

Sauf le corps de Pierre, contorsionné

Comme s'il s'était fermé sur lui-même

Immobile

Immobile et sans vie

Il est mort

Moi, je le vois mort

 

Je sombre dans une nuit qui n'est que dormir, comme s'il me fallait oublier. Le noir, pour oublier. Je ne sais pas si cela s'effacera. Ma tête...ma pauvre tête.... C'est noir mais pas assez...Je sombre dans le dormir, mais je surnage quelque part.

 

Guillaume, sa voix

Guillaume, sa voix... mais que dit-elle ?

 

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commentaires

C
Il n'y a vraiment aucun problème et j'espère que vous me croyez quand je vous dis que j'ai écrit mon texte sans avoir, à ce moment là, lu le votre.Ce que j'ai écrit a vraiment l'air d'être du mauvais plagiat et j'en suis désolée. Quand j'ai lu le livre de Maître Langlois j'ai aussitôt vu le scenario qui fait la teneur de mon texte et je l'ai rédigé.J'ai vu sourdre dans cette histoire le secret de famille qui serpente non pas comme un frais ruisseau, mais comme une coulée de lave qui contorsionne tout sur son passage. J'ai lu votre blog à l'envers et j'en étais restée à vos articles sur la BPC. Aujourd'hui je me rends compte de l'impair que j'ai commis. J'ai fermé mon compte sur le forum. Et je tiens à ce que vos lecteurs aient connaissance de mes excuses
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G
Je n'avais pas lu votre version avant d'écrire la mienne...C'est de la bien meilleure littérature! J'aime.
Répondre
S
C'est en effet d'une autre qualité....et comme je n'ai pas vocation à publier les autres, les concurrents , je supprime votre "nouvelle" sans autre formes de procès.

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  • : Affaire de cadillac
  • : Histoire d'y voire un peu plus claire dans la disparition de Pierre Quemeneur et dans la condamnation de Guillaume Seznec
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